28 février 2011

Remaniement ministériel

La minute de BatPat : Take That


C’est l’événement de ce 3ème millénaire : le boys band des origines Take That s’est reformé. Robbie Williams, bad boy pour midinettes empailleté jusqu’aux yeux qui avait claqué la porte de cette formation alors au sommet de son art, a, tel le saumon à la feuille d’imposition trop élevée, remonté le courant pour pondre sur son lieu de naissance. Les cinq archanges, enchanteurs d’années 90, guides spirituels de toute une génération de jeunes filles en fleur, symboliquement déflorées à chacun de leur concert et instantanément métamorphosées en expertes du lancer de petite culotte et de soutien-gorge Etam bonnet A rembourrés à double balconnet hydraulique, capitaines de route d’une flopé de jeunes invertis en mouvement vers le repos et le réconfort normalien et égalitariste de l’affirmation metrosexuelle, nous reviennent avec un tout nouvel album intitulé Progress. Le moral des ménages remonte en flèche ! L’avenir est peut être sauvé, l’humanité est au comble de la félicité ! Ils nous l’avaient chanté qu’ils n’oublieraient jamais d’où ils venaient. « Never, forget where you’re coming from ! »

Tu aimes le goupe Take That ? Né en 1990, ce groupe de cinq jeunes éphèbes hygiéniques, aura vendu plus de 30 millions d’albums en cinq ans. Un succès exceptionnel qui fait d’eux les dignes héritiers des Beatles. La comparaison avec ce groupe « plus connu que Jésus Christ » est loin d’être galvaudée, et je me propose de prêcher les convaincus du contraire à grand coup de pioche dans la bouche… J’arracherai chacune de leurs dents de sagesse, sans radio panoramique préalable, au simple jugé de ma tenaille. Outre le succès qualitatif indéniable, mesuré à l’aune de ce succès quantitatif phénoménal, la guerre d’ego aura fait rage au sein de cet amalgame inimaginable de talents où la mèche rebelle toujours bien coiffée n’était jamais hasard ni négligence.
Barré par Gary Barlow, le Paul Mc Cartney du groupe, Robbie Williams quitta la formation en 95 pour se lancer dans une carrière solo. Un choix qui s’avéra judicieux, tout comme il le fut pour John Lennon. Naturellement, Robbie n’aura probablement jamais la chance d’entrer tout à fait dans la légende en mourant assassiné de la main généreuse et peu regardante d’un déséquilibré, mais le voici enfin de retour au sein du groupe qui ringardisa les premières expériences musico-génétiques menées sur le public ado, devenu enfin l'interlocuteur privilégié du Marché, comme Bros ou encore les New Kids on the Block, et qui fut cent fois copiée et jamais égalée par des des 2be3 ou encore des Alliage, groupe au succès incertain qui réclamait à grands cris la libération du muscle par le stéroïde, aujourd’hui composante essentielle de l’air du temps.
Take That aura réussi le tour de force exceptionnel de consolider le ciment générationnel, alors en danger de craquer comme une vulgaire digue vendéenne. La génération X, auto dissoute dans une métaphysique toute de verticalisme capillaire insensé réclamant le droit au cheveu fuschia ou vert fluo, et dans le refus d’assumer toute espèce de demain, la jeunesse suivante, orpheline, abandonnée à la menace publicitaire et consumériste, laissée gisante sur le carreau, totalement paumée, en mal de repères, de modèles et d’espoir, aura trouvé dans les membres du groupe Take That cinq grands frères avisés, plein de la sagesse d’une vie courte mais déjà chargée d’expériences, aux sourires juvéniles, craquants et trognons pour l’éternité.


Take That - Never Forget
envoyé par djoik. - Clip, interview et concert.


Tu connais « Never forget » ? C’est l’un des plus grands tubes de l’histoire de la musique. Outre son petit groove chargé d’émotion, il faut être attentif aux paroles lumineuses de cette chanson qui affirme ni plus ni moins et pour la première fois au monde l’appartenance éternelle à une génération. Toute génération naît dans la jeunesse. Et toute génération reste à jamais elle-même malgré la bascule irréversible dans le vieillissement. La génération Y est née sans parenté. Mais Take That a chanté son émancipation finale et son avènement terminal en tant que première génération jeune à jamais. Remède de cheval au temps qui file, ce message est une véritable pierre philosophale, un message alchimiste qui a transformé pour l’éternité le plomb des ans en plaqué or ado et luminescent. « Never forget » est la clé de cette porte qui s’ouvre sur la fontaine de jouvence enfin offerte au fils de l’homme, ce moderne, à la géolocalisation par satellite intégrée.
Bien sûr, le passé compte. Mais il s’est éloigné et nous apparaît incertain lorsqu’on se retourne.
« We've come a long way, but we're not too sure where we've been. »
Les succès d’hier n’ont pas apporté le bonheur permanent et le chemin parcouru est à relativiser.
« We've had success, we've had good times, but remember this. Been on this path of life for so long. Feel I've walked a thousand miles. »
Mais péripapétiter à vue n’est pas une fatalité. Il faut se remettre en route, tel un pèlerin des temps modernes, randonnant dans les déserts touristiques armés de sa canne à double piston hydraulique de marque Décathlon, ne craignant pas l’enlèvement par tous les al-qaïdiens du monde, et comme lui, rebrousser chemin vers la tranquillité de sa source, son nid, son refuge, sa matrice, son Club Méditerranée. Il faut se remettre en route vers le passé, car le demi-tour vers l’enfance ne sera désormais plus jamais une retraite.
« Finding a paradise wasn't easy but still, there's a road going down the other side of this hill (…) Never, forget where you’re coming from ! »
Gary, malgré son strabisme convergeant y voit clair ; le danger existe mais il suffit de ne pas quitter la route de briques jaunes de l’espoir qui conduit tout droit au paradis perdu de la cellule fœtale :
« With danger on my mind I would stay on the line of hope. »
La prise de conscience est peut être douloureuse
« Just then I realised what a fool I could be Just cause I look so high I don't have to see me »,
mais le salut viendra de l’humilité, de l’écrasement mégalomaniaque, et du sacrifice de l’individu sur l’autel des contingences modernes, car le bien commun, les demain vraiment radieux sous ecoemballage nécessitent de tourner son regard vers les hier vagissant. Il ne faut pas s’attacher à ses rêves, mais les abandonner aux générations de demain, qui n’entreront jamais en concurrence avec la nôtre, si ce n’est sur le plan des erreurs.
« Someday soon this will all be someone else's dream. »
Nous dominerons les générations à venir à jamais car seule la nôtre a réussi l’impossible conciliation de la sagesse du vieillard grabataire avec le totalitarisme d’un jeunisme débridé retouché par Photoshop ou les bistouris des chirurgiens esthétiques de cliniques privées. Là est notre force mais également notre faille ; mais l’on pardonnera toujours tout à un espoir qui brandit le concept incritiquable d’un infantilisme revenu de la perversité polymorphe, enfin conscient de sa fragilité.
« We're still so young and we hope for more But remember this, we're not invincible, we're not invincible, (No) we're only people, we're only people, hey we're not invincible, we're not invincible. »


N’est-il pas temps de "Back for good" vers là d’où nous venons ? "Back for good", cet autre tube mirifique classé 3ème au classement mondial et historique des slows implacables, superbement mis en image dans ce clip proclamant férocement l’éternité du kitsch juvénile, qui résonnera pour les siècles et les siècles comme le message immortel de la dissolution de toute pensée humaine dans l’union de la communauté sans communion.
« And we'll be together, This time is forever. We'll be fighting and forever we will be so complete in our love, we will never be uncovered again. »
La discographie de Take That annonce ni plus ni moins la réelle substance du progrès : le retour de l’humanité à sa nostalgie tétinière, réel temps de l'égalité indifférenciée ; le surgissement de l'adolescent de 40 à 77 ans, c'est dorénavant pour tout de suite. Prends ça dans tes dents.


Take That - Back for good
envoyé par djoik. - Clip, interview et concert.

27 février 2011

Polanski bande encore


C'est sur Pauseur qu'on va faire la fête ! L'inouïe génie qui fit une fois un film de pirates pas trop nul est à nouveau adulé par ses pairs ! Ce soir ils vont se torcher à la vodka-houmouss !

La muse m'habite

Pardon, pardon à nos très estimés confrères.. Je suis possédé, Boris, Boris, Boriiiiiis!!!


Le morceau du jour qui rhabille Boris Boillon

Wake up Radio


Pour fêter leurs 5 nominations aux Grammy Awards, John Legend et The Roots vous offre une mixtape poilue concoctée avec amour par le DJ remixer J.Period.
A récupérer en toute légalité ICI

Playlist juste après le

A toi, ô, chef ( Boris Boillon inside )

Notre chef aime les 300... Il en fait même des bannières.... Alors comme j'aime à fayoter, j'ai déposé ce petit cadeau sur son bureau ce matin avec ces quelques mots rédigés d'une main tremblante "I LIKE YOUR SLIP":


Un projet top-secret de Nicolas pour séduire les électeurs FN

26 février 2011

Les temps changent

[...]Vingt et une heures, terrasse du café La Perle, dans le troisième arrondissement de Paris. John Galliano, ivre, se serait acharné sur deux clients du café

Le cinema français se porte bien

C'est en tout cas ce qu'affirme un lecteur qui nous envoie en avant-première l'affiche de la future adaptation incontournable et bourrée de stars de François Ozons:


Le visuel de ce sac sera imprimé en édition limitée chez Monoprix

25 février 2011

Fluidité de l'information


C'est un paradoxe notable : dans cette société de médias où l’on se vante que l’information n’ait jamais circulé si rapidement, si librement et en telle quantité, cette information est de moins en moins consistante.

Aujourd’hui, on considère par exemple qu'un propos rapporté est une information, au même titre qu’un fait. « Tel politique a dit que… » est une information. « Tel chanteur a réagi aux propos de tel politique qui avait dit que… » est une autre information ! C’est ainsi que le flux d’information « augmente », et qu’on peut par exemple compter comme 3 informations :
  • l’information selon laquelle l’ambassade américaine à Paris considère les médias français inoffensifs et à la botte du pouvoir,

  • l’information selon laquelle WikiLeaks révèle que l’ambassade américaine considère les médias français inoffensifs et à la botte du pouvoir,

  • l’information selon laquelle le Monde a diffusé les informations révélées par Wikileaks parmi lesquelles on apprend que l’ambassade américaine considère les médias français inoffensifs et à la botte du pouvoir… Etc.

La fluidité de l’information, ce n’est pas seulement que l’information circule plus vite, plus facilement ou qu’elle s’insinue partout. C’est aussi que l’information est plus fluide, c'est-à-dire moins épaisse, plus diluée... Le fluide médiatique comprend de moins en moins de véritables morceaux d’information, créés à partir d’un reportage ou de l’exploration d’un sujet, et de plus en plus de rapports d’information, de commentaires, d’analyse, d’interprétation… RE-TWEET !

Drame humanitaire en Lybie


Les membres du CGB s'engagent solennellement à procurer à ces pauvres enfants tout le réconfort qu'elles méritent.

Course poursuite tragique à Lyon : la chasse à l'enfant est ouverte

RIP CORTEX

Argent de poche

Dès que les lumières se sont allumées, je me suis tourné vers Nadia. Elle fait de l’intérim elle aussi. Dans le noir, on avait déjà pu discuter, mais maintenant je découvre à quoi elle ressemble. Elle est pas mal. A se demander ce qu’elle fout ici. Elle ne m’a pas regardé tout de suite. Trop impressionnée par ces rangées humaines accumulées devant nous, qui applaudissent à tout rompre. Faut dire qu’il y a de quoi flipper quand c’est la première fois.

En me penchant, je peux voir les autres aussi : toute une ribambelle à être ligotés aux fauteuils. On est nombreux, ça ne va pas être facile. On reste un petit moment comme ça, dans un brouhaha du diable, et puis ça commence : un rayon de lumière tombe pile à l’endroit où Laurence Bolino fait son apparition.

« Bonsoir ! Et bienvenue à Déééélit de Faciès ! ».


Tonnerre d’applaudissements. Puis presque magiquement, le silence s’impose. Laurence Bolino parle mais d’ici on n’entend qu’un magma sonore informe et amplifié. A côté de moi, Nadia semble enfin se rappeler que j’existe :

« On s’échange nos numéros à la fin ?
- Bien sûr. T’es sur Paris ?
- Pas loin. On pourrait aller se boire un verre après.
- Après j’peux pas : je vais chercher Sullivan à l’école. »

Les mots indistincts de Laurence Bolino couvrent notre conversation. Bientôt un jingle tonitruant résonne dans le studio. Je l’aime bien Laurence Bolino. Elle ne fait pas toutes les merdes que font les autres. Elle a un côté décalé.

Ça y est, je crois que le jeu est lancé. Suspendue au bout d’une énorme poutrelle, l’impressionnante mécanique de caméras et de câbles fait son entrée ; elle glisse latéralement jusqu’à Laurence avant de revenir plus lentement vers nous, en « traveling », marquant une pause subreptice devant chaque candidat. Avec ces sièges énormes et ces attaches, je les vois mal : je ne peux avancer la tête que de quelques centimètres.

La personne assise de l’autre côté de Nadia est une femme obèse, en robe verte. Elle transpire comme un veau sous les spots. Encore à côté, je crois voir un moustachu. Après je ne sais pas.

Laurence s’est arrêtée de parler. Depuis quelques secondes, une sorte de musique d’attente s’est mise en route. Je crois qu’il n’est pas trop permis de discuter à ce moment fatidique. La caméra fait des allers et venues devant nous tandis que derrière les lourdes grilles, le public tripote des boîtiers fixés aux accoudoirs. Le temps de vote est bientôt terminé. On va connaître le gagnant.


« Whaa le trac ! Pas toi ? ». Nadia, dans l’expectative, a les yeux qui brillent. Elle est jolie, je ne sais pas ce qu’elle espère gagner. 

Fin du chrono. Le plateau bascule dans l’obscurité et le résultat tombe : un projecteur jette une lumière violente sur le vainqueur : c’est le moustachu ! 

« Putain l’enculé », s’exclame Nadia à côté de moi. 

Dans le public, la joie s’additionne à la déception dans un seul et même hululement. Laurence Bolino, sans attendre, tire la manette. Le siège du moustachu s’enclenche sur des rails qui mènent au centre du plateau. Propulsé brusquement, comme aspiré, le fauteuil vient cogner contre un butoir en fin de course, détachant, par le choc, des perles de sueur au front du moustachu. La musique s’est tue. Les rires et les applaudissements aussi. L’heureux gagnant paraît seul dans un rai de lumière au milieu de l’obscurité. Il reste tétanisé quelques secondes, hésitant entre sauter de joie ou rester neutre comme on nous l’a demandé. L’animatrice l’inspecte et commence à le questionner.

« Vous vous appelez ?
- Luc, répond-il un peu benêt.
- Luc… répète Laurence Bolino un sourire en coin. Luc… Vous êtes content de vous Luc ? »

Luc n’a pas le temps d’aller au bout de son hésitation que Laurence reprend, alternant sourire et sévérité : « Vous êtes content de vous, Luc ? Non parce qu’ici tout le monde vous déteste ! »

Le public est aux anges, parcouru de rires, d’émotions, de hurlements... « Ici tout le monde vous hait même, si on en croit les résultats ! Votre trogne a mis d’accord plus de 30 % du public ! Une personne sur trois ici ne veut pas piffrer votre tronche ! »

Le public est surexcité. Beaucoup rient, certains commencent à perdre prise et à lancer des insultes. « Et je ne compte pas les SMS qui vont dans le même sens ! » Laurence marque un répit et se tourne vers la caméra : « Vous ! Avez-vous donné votre avis sur Luc ? Il est encore temps de nous dire ce que vous pensez de lui au 62 008 »... Luc reste intimidé, ou fasciné. Il garde impeccablement le silence. Laurence revient à lui : « Dites-moi Luc… Vous pensiez vraiment pouvoir échapper à la sentence ? Franchement, avec ces lunettes à la con et cette moustache d’abruti ! »

Laurence lui tourne le dos comme pour s’en aller puis fait brusquement volte face : « TU PENSAIS PAS GAGNER, ESPECE DE CONNARD ? » Je ne sais pas si c'est du chiqué, mais ça y est, Bolino nous fait son numéro ! Excellent ! Dents sorties, elle semble authentiquement à bout de nerfs, hors d’elle, aussi professionnellement que les autres soirs. L’audience jubile. A côté de moi, Nadia ne regarde même plus le spectacle. Dégoûtée d’avoir perdu, elle attend la fin pour rentrer chez elle.


« Ah je crois que le public ne s’est pas trompé, ordure ! C’est pas tous les soirs qu’on en reçoit, des groins comme le tien ! Hein, le GROIN ! » En criant ces mots, elle saisit le nez de Luc et l’écrase. Il hurle et cette fois les insultes pleuvent du public. Les chauffeurs de salle contiennent difficilement l’excitation des spectateurs. On entend scander des « moustachu tête de cul ! », ou certains demandent « et la grosse en vert ? ». Luc tient son nez. Laurence semble revenue au calme. Elle balaie la salle d’un regard, comme l’empereur qui doit accorder ou non la grâce au gladiateur agonisant. Puis elle plante ses yeux dans ceux de Luc et prend une mine dépitée : « mon pauvre Luc, vous êtes vraiment un sale con ! » Elle regarde le bougre de toute sa hauteur et finit par lui détacher une claque, minuscule, dédaigneuse, qui résonne comme une goutte. Une petite claque comme si ça ne valait même pas la peine... Et comme si la claque avait activé une commande, le siège du moustachu repart aussitôt vers une sortie latérale.

Le public explose d’acclamations pour son animatrice fétiche. Le siège, à pleine vitesse, cogne une fois encore contre un butoir. Les attaches s’ouvrant au même moment, Luc fait un roulé-boulé au sol. Il se relève et gagne une fosse, sous les gradins, tandis que le public lui jette des gobelets et essaye de l’empoigner à travers les grilles... Là, un stagiaire du staff l’attend, serviette et verre d’eau apprêtés pour lui. Ils disparaissent tous les deux dans l’obscurité.

Laurence n’a fait attention à rien de tout cela : elle a déjà repris son micro pour conclure l’émission, remercier le public, et nous demander de rentrer chez nous. « Putain mais le bâtard ! », se lamente Nadia en détachant les sangles du fauteuil. « 350 euros en dix minutes, tu le crois ça ? ». Et elle se barre sans qu’on échange quoi que ce soit. Moi, je reste : il y a un buffet gratuit offert par la prod’ à tous les candidats. 350 euros… Elle a raison : Luc empoche 350 euros ! On touche tous une indemnité mais Luc, lui remporte 350 euros. Je vous jure ! Y’en a vraiment qui se font pas chier !

23 février 2011

Le dernier Luchini (quedouille). Bourgeois, barbon et barbant.

Le petit cadavre du cinéma français bouge encore. Je l'ai constaté hier soir... D'ailleurs, quand je dis "cinéma", c'est encore trop optimiste. Recommençons, oxymorons : "Le secteur de niche du téléfilm sur grand écran pour croulants bande encore".

Toujours la même histoire d'un grand bourgeois qui s'émancipe au contact d'une pauvresse zissue de la diversité et qui a dans le cul la richesse qu'il a dans les fouilles. Pas d'intrigue, pas de dialogues, pas de maîtrise technique... c'est la communion de l'ennui.


Un suppo et au lit papy !

Ce coup-là (en tout respect citoyen), il s'agit pour un agent de change ringard de se taper une bonne espagnole du temps de mongénéral. 
Notre bourgeois est un vieux bonhomme (Luchini) qui a réussi à faire des enfants (idiots et encombrants) à Kiberlain.
Chassé par sa légitime pour un motif obscur, pépère obéit et s'en va vivre au sixième, auprès des bonniches, une vie d'adolescent. Soit l'alpha et l'oméga des valeurs boboïdes de ce cinéma-là. Délaisser sa femme et ses enfants c'est super cool.  No soucis et no futur, on écoute de la zicmu en lisant Michel Strogoff dans une chambre sale. Yeah!
Hélas, la bonne - qui est une femme avant tout, voir l'affiche - s'en va après un p'tit coup vite fait (saloooope!), mais la morale est sauve : il divorcera pour la retrouver dans son village, au volant de sa décapotable rouge de vieux barbon et il lui lancera fièrement, en espagnol, sur l'air de Carmen... "Dis, tu veux voir ma bite"(1)?

Le meilleurs pour la fin : cette purge est signée par le beauf de Villepin : Philippe Le Guay [sic], baron de son état et fils d'agent de change... Faut bien rentabiliser sa psychanalyse.

(1) je ne garantis pas l'authenticité de cette réplique, mais tout le reste est rigoureusement exact.

Musique!

21 février 2011

Bonne nouvelle

Louis Ferdinand Céline - Entretiens (2 sur 5)

Les vidéos correspondent à deux émissions sur cinq. Je mettrai la suite plus tard.


Louis Ferdinand Céline - Entretiens [1]
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Louis Ferdinand Céline - Entretiens [2]
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Louis Ferdinand Céline - Entretiens [3]
envoyé par GrOuMe. - L'actualité du moment en vidéo.


Asselineau clash le FN


Pour en finir avec le FN .
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Rendez-nous la LCR !

Rendez-nous la LCR! Rendez-nous la LCR!



Lecteur, je tiens à attirer ton attention sur la disparition annoncée d'une espèce que l'on savait menacée depuis la destruction en 1989 de ce grand mur sauvage au pied duquel elle avait l'habitude de faire son nid. 2012 sera une bien triste première dans l'histoire de la 5ème république et même de l'histoire politique moderne. Pour la première fois, il n'y aura aucun parti faisant plus de 1% des voix se réclamant de l'héritage marxiste, de la révolution bolchévique ou de l'Internationale Communiste. Et ça c'est pas du lourd comme on dit quand on est Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Adieu L.O, P.T, LCR et PCF. Triste constat quand il y a tout juste 30 ans, les abonnés du Figaro s'apprêtaient à émigrer ou à prendre le maquis, de peur de voir Mitterrand débouler à l'Élysée assis sur les chars frappés du sceau de l'étoile rouge, la rose entre les dents.
Adieu Arlette, toi qui aura tout juste eu le temps de te faire évincer du barnum médiatique pour cause de non-participation à la mascarade de 2002, avant de prendre ta retraite et de voir le fondateur du mouvement s'éteindre. Privée de son idéologue et de son charismatique porte-parole, L.O est aujourd'hui condamnée à retourner dans l'anonymat des scores infinitésimaux.
Adieu Parti Communiste, mort de la lente érosion de ta base électorale, partie chez les voisins micro-trotskistes ou au F.N. Mais, opiniâtre et soucieux de maintenir en vie les planqués de ton appareil dirigeant, pas tous sénateurs, il aura fallu attendre de faire 0,5% des voix avant d'aller se dissoudre dans le nouvel avatar du Front Populaire en carton recyclable, le Parti de gauche de Mélenchon.
Adieu LCR, toi qui justement as voulu te positionner sur le même créneau que la Méluche en gommant tes aspérités idéologiques, délaissant à jamais tes oripeaux révolutionnaires, pour devenir le grand parti anti-tout. Le gâteau, c'est vrai, semblait prometteur après 2007, avec un véritable vivier de voix volatiles à captiver à la gauche du PS, chez les orphelins du PC ou chez les déçus de l'écologisme recentré. Mais quand on se veut rassembleur, on met quelqu'un de plus charismatique que Besancenot à sa tête, un peu mou du genou pour incarner l'homme providentiel derrière lequel se rangerait tout un troupeau de pacifistes armés assoiffés de justice sociale, quand dans le même temps un Mélenchon survolté et offensif n'en peut plus de tonner et de taper du poing sur la table dans un récital ininterrompu de ses meilleures imitations de Georges Marchais (fermez les yeux et écoutez le bramer, vous vous croiriez retourné chez Messerschmitt ).

Pourtant y avait de l'idée dans le choix de Besancenot comme figure de proue. Le mec est quand même facteur à Neuilly, le jour du Grand Soir, c'est une pièce fondamentale, il a les adresses !! Mais que de désenchantement à le voir fondre en larmes, un soir de paillettes chez Ardisson, après s'être fait traiter à mi-mot d'antisémite par un méchant sioniste à la mine sévère. Là où un révolutionnaire digne de ce nom te reprend une gorgée de sang de suppôt du Kapital avant de te noyer sous un flot de dialectique marxiste, Monsieur pleurniche. Et quand Eric Cantona, devenu îcone de la subversion en relevant le col de son polo pour jouer à la baballe, propose de mettre à bas le système bancaire en allant, tous ensemble, retirer notre bon pognon aux distributeurs, Olivier lui répond que « oui... heu... c'est une idée sympathique... heu...mais..heu...y a des solutions plus concrètes..heu...et plus productives...heu...on pourrait organiser une grande manif ! » et d'ajouter hors-micro « c'est que, c'est pas que je veux pas la faire la révolution mais là y a les traites à payer, pi le premier tiers qui va me tomber sur la gueule. Pi avec la crise, tout ça...Vous me comprenez, vous, monsieur Duhamel ? ».


Ligue Communiste Révolutionnaire. LCR.

Ça claque ! Direct t'as envie de picoler et pas du Nespresso! Et ça t'aide à oublier qu'en face de toi t'as Olivier Besancenot qui a l'air bien trop propre et trop bien nourri pour être vraiment sérieux.
Ligue :
Putain ! Comme dans dissolution de ligue factieuse, tu sens le parfum d'aventures ? Tu penses aux Camelots du Roy battant le pavé de leurs cannes plombées? La police qui charge à cheval, sabre au clair, ou au canon à eau pour les moins romantiques !
Communiste :
Le bolchevik hirsute, le couteau entre les dents, la clandestinité avec les camarades, le viol de bonnes soeurs, l'ouverture de la saison du Tsar, chasse artisanale très subtile, pour amateurs passionnés et qui se pratique à la grenade.
Révolutionnaire :
Foutre ! C'est Saint-Just qu'on convoque ! Saint-Just qui monte à la tribune réclamer la mort du Roi du haut de ses 25 ans, c'est Marat, implacable, qui réclame 100 000 têtes pour éradiquer la subversion contre-révolutionnaire ! C'est les colonies de vacances en Vendée avec Turreau et les copains, la vie au grand air ! C'est la mère Russie, la Révolution communiste, la prise de pouvoir, le renversement de l'ordre établi. La Révolution mondiale, partout, tout le temps. Un putain de projet de société. Sanglant, terrible, mais un projet, au bout : une finalité. Et en attendant, quelques belles heures de Rock'N'Roll en perspective!

Nouveau Parti Anticapitaliste. NPA.

Pour les plus cons, comme moi, la premiere pensée ira à Nulle Part Ailleurs et à Antoine de Caunes qui lance des saucisses sur Gildas. Lui-même humiliant Bonaldi. Dire qu'un con de communiquant leur a vendu l'idée et a dû leur présenter ça comme un atout. NPA, ça vous ramène du CSP + abonné à Canal et du trentenaire en phase régressive trop jeune pour aller aux Gloubi-boulga Partys !
Nouveau :
Comme le Beaujolais du même nom, comme le dernier né de la gamme Apple ou le nouveau « tampax ultra » goût menthe avec tampon applicateur en titane. Ça sent la technique de vente mal lavée, le produit d'appel, zont juste pas osé s'appeler « vu à la TV ».
Parti :
Comme dans Parti socialiste, est-ce bien raisonnable... Là aussi t'as envie de picoler mais pour oublier.
Anticapitaliste :
Ça sent la chouinerie, la contestation stérile et la manif qui pue des pieds.
Le NPA c'est quand tu sais que la Révolution, en vrai, tu la feras pas. Quand t'as abandonné l'idée de changer la société. Alors tu te rabats sur la contestation, l'indignation, le petit supplément d'âme avec Stéphane Hessel/ en couverture. La Révolution c'est dangereux, salissant. A tout moment tu peux devenir un salaud avec du sang jusqu'aux oreilles. La contestation ça te permet de rester propre, de savoir que tu es le bien et que tu combats l'injustice. D'ailleurs n'as tu pas pris sur tes RTT pour participer à la manif ? C'est pas un sacrifice ça ?

Et les militants dans tout ça ? Des militants NPA, j'ai pu en voir à l'œuvre il y a quelques mois à l'occasion de l'érection des fameuses statues de Georges Frêche. Ils organisaient une contre-manifestation, le même jour, mais pas à la même heure. Pourquoi pas à la même heure ? J'ai pu le comprendre en arrivant sur les lieux, c'était pour que les journalistes puissent couvrir l'événement.

Les forces en présence :
une petite dizaine de militants NPA, mâles et femelles, quinquagénaires et rigolards au look de syndicalistes, fonctionnaires de l'administration publique ou de l'éducation nationale, jeans, ponchos et Kickers de rigueur.
Une grosse vingtaine de journalistes qui n'y croyaient pas une seconde mais qui avaient un papier à faire.
Et le peuple (la population, les non-professionnels du ramdam médiatique, les normaux) réduit à la portion congrue, soit moi tout seul. Ya bien un type qui en passant leur a crié d'« aller se faire mettre » mais je ne le compte pas car il n'est pas resté.

Avant de démarrer leur discours et d'inaugurer une fausse statue en carton de Georges Frêche 1er Roi de Septimanie, qui ne manquera pas de leur tomber sur la gueule avant la fin du laïus, le chargé de com du NPA distribue la copie du discours pour que les journaleux puissent le recopier servilement. Comme je tends la main pour prendre connaissance du discours, le gusse me le refuse sous prétexte que je ne suis pas journaliste. Évidemment, je m'étonne de ce refus d'informer l'honnête citoyen que je suis, ce qui me vaudra de passer la suite du happening sous la surveillance de l'imbécile et le regard noir des journalistes pressés d'aller bouffer ,qui eux savent très bien pour qui tout cela est organisé , nullement choqués par le fait d'être deux fois plus nombreux que les militants.

A la fin du discours, les gentils révolutionnaires prennent complaisamment la pause devant objectifs et caméras. J'en profite pour essayer de discuter avec eux et fais part à l'un d'eux de mon étonnement de voir des gens capables de déclamer l'Internationale sans reprendre leur souffle, qui se sont longtemps revendiqués de Léon Trotski, éminent dirigeant bolchévique, ancien fondateur de l'assez peu pacifiste Armée Rouge, jouer les vierges effarouchées devant la volonté d'ériger une statue au père de la révolution bolchévique qui les fait tant fantasmer, devenu aujourd'hui dans leur bouche un «tyran sanguinaire». Derrière un sourire embarrassé, le militant NPA me répondra qu'ils ne sont pas trotskiste (comme s'il était né au militantisme en 2008 à son âge) et tiendra un lénifiant discours bisounours à base d'argent public, de manifs et de pacifisme. Afin qu'on se quitte bons amis (mais qu'on se quitte surtout) il me procurera la photocopie d'une partie du discours réservé aux journalistes. Si comme le prétend Gil Scott-Heron,et contrairement aux happenings du NPA, «la révolution ne sera pas télévisée», alors elle n'est décidément pas pour demain.

Grâce au précieux tract, j'ai récupéré les noms, prénoms et numéro persos des 3 principaux responsables locaux du NPA et de la révolution Groucho-Marxiste. C'est ainsi que depuis ce jour, régulièrement, quand la nuit est noire et que vient l'heure du crime, je leur envoie des textos anonymes au texte sibyllin et lourd de menaces : «Prends garde à toi! Demain j'apporte les glaçons !» signé : Ramon Mercader! Une fois, une seule, j'ai eu une réponse : « Mais c'est qui, à la fin, ce Ramon Mercader ? »
Qu'on me rende la LCR!!

I Am the Walrus !


Merci à notre lecteur pour la cascade.

Devinette

D'après vous cette vidéo est un témoignage de :



a. 2 anciennes actrices qui ont voulu percer dans le X ?
b. 2 anciennes adhérentes au PS qui racontent leur rencontre avec DSK à Washington.
c. 2 ex-candidates Miss météo au Vrai Journal de Denisot (fonctionne aussi avec ex-candidates chroniqueuses chez Morandini ou Delarue ou Ardisson ou n'importe quelle émission de votre choix) ?
d. 2 ex-groupies d'Alain Soral qui n'avaient jamais vraiment lu l'œuvre du Maître ...?

20 février 2011

Deux questions à Boris Boilon, ambassadeur de France en Tunisie

CGB Boutique

Chef d ¦uvre 2 en 1.qxp

Merci au lecteur qui nous a envoyé ceci.

Le morceau du jour qui fait mousser les spartiates

La minute de BatPat : Stephan Eicher


Vous aimez David Guetta ? Vous me savez ami des cérémonies. En conséquence, vous vous attendiez sûrement à ce que je chronique le Grammy Award qu’il a raflé, si l’on veut bien me passer l’expression, à Los Angeles dimanche dernier. Vous attendiez des « Un nouveau cocorico pour la french touch ! », « Le roi David sacré chez le Goliath américain ! » Nul n’ignore que pour la deuxième année consécutive, l’ancien locataire des Bains douches, du Queen et du Palace, a gagné le prix du meilleur remix de l’année avec sa version de Revolver, une chanson de la divine Madonna. Mais il n’en n’est pas question, car cette chronique gonna be a good good chronique, consacrée à l’un des plus grands poètes de la chanson francophone.


Stephan Eicher - Déjeuner En Paix
envoyé par Stephan-Eicher. - Clip, interview et concert.


La modernité a sorti le disc-jockey de l’ombre Qu’il y retourne. On ne danse pas comme il faut dans une soirée configurée sur le mode concert. Toute l’attention est sur l’artiste, le phallus sur scène. Le phallus qu’il est, est un putain de gode rose fluo. Il peut se l’automettre dans l’cul. Il interfère dans ma parade nuptiale syncopée. La danse, c’est une métaphore du cul. On juge sur pièce le coup drein. Pas de babil préliminaire. On sait si ça va fourrer, enfourner, caramboler, enfoncer jusqu’à la garde, défoncer jusqu’à l’os. Mesdames, je vous prends sur n’importe quel morceau de Kim Wilde.

Dimanche, réveillé sur les coups de 11h du matin, je ne me suis trouvé nullement ému par la tenue le soir même de la cérémonie des Grammy Awards. Bien reposé après deux semaines de ski à Courchevel, je fis mes étirements préalables à ma sortie du lit. On n’imagine pas le coût astronomique que représente pour la société un homme peu soigneux de sa mécanique musculaire. Quand le muscle est froid, il claque comme un élastoque ! Je me levai, les muscles chauds. J’étais guilleret. J’allai préparer mon petit déjeuner… « en paix ! » Tu aimes Stephan Eicher ? Je me mis aussitôt à fredonner cet air plein de peps de Stephan Eicher, auteur compositeur à la mécanique de précision : suisse.

Parfait alliage de classique et de pur rock’n’Rolex, Déjeuner en paix est une chanson à texte, porteuse d’un message fondamental pour le mâle moderne : l’homme est possédé par sa possession, ce qu’il croit être en sa possession et qui ce qui le possède très précisément.
« J’abandonne sur une chaise le journal du matin, les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent. »
Stephan nous narre l’histoire d’un homme lucide sur la décrépitude du monde. Un homme qui n’a pas abdiqué et n’a pas basculé dans le cynisme. La preuve, le voici qui se met en devoir de réanimer le bonheur dans son quotidien en préparant le petit déjeuner de sa femme. L’action est un médicament à l’angoisse ; elle voudrait nous entraver, nous attacher avec un nœud de huit au radiateur. Il faut choisir un verbe, agir. Cette action est celle d’un homme au cœur pur, amoureux, passionné. Elle est romantique pourrait-on apprendre dans les magazines féminins pour homme. Mais on apprend bien vite qu’elle n’est que simulacre ! Le romantisme qu’une aliénation.
« J’attends qu’elle s’réveille et qu’elle se lève enfin. »
L’insupportable truie féministe ; elle avait tant de discours égalitariste à la bouche avant. Stephan nous raconte l’innovation : l’inversion des valeurs traditionnelles au sein du couple moderne. Elle est une impératrice qu’on sert. Astronomique et féodale feignasse de première catégorie ; parfaite petite muse muselant, pratiquant allégrement la grasse matinée. Notre homme reste stoïque, le brave ; il
« souffle sur les braises pour qu’elles prennent »
; braises du poêle mais également braises de cet amour, qui chaque matin, a légitimement besoin d’être ravivé ; seules les braises du poêle seront de quelque chaleur.

Cet homme est au four et au moulin. Malgré ses travaux forcés ménagers, il n’oublie pas que parce qu’il est un homme, sa mission est de protéger sa femme, de la préserver du monde extérieur :
« cette fois je ne lui annoncerai pas la dernière hécatombe »
, quitte à encaisser le coup tout seul
« je garderai pour moi ce que m’inspire le monde »
. Mais décidément, cet homme n’a pas une minute pour respirer, n’est pas une minute libre de respirer :
« Elle m’a dit qu’elle voulait enfin si je le permets déjeuner en paix ! »
Succube magnifique ! Egorgeuse de communication dans le couple. La vipère n’est pas seulement pas foutue de se lever le matin pour faire le café, elle a en plus ses exigences de petite princesse! Elle a le réveil délicat et elle voudrait bien, si c’était possible, déjeuner en paix. La voici l’abjection cynique, la tueuse en série d’espérance, tranquille au quotidien, la féministe hyper gore !

« L’homme est un animal me dit-elle Elle prend son café en riant elle me regarde à peine, plus rien ne la surprend sur la nature humaine, c’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets déjeuner en paix ! »
La maîtresse a parlé ! Qu’on fasse silence ! Il se détourne ; pour oublier le temps qu’il fait, il part à la fenêtre s’enquérir du temps qui fait (Amélie Poulain). Malgré l’oppression, il n’en est pas réifier, une chose, un objet, un truc, un machin, « ça là ! » ; il reste un homme à la sensibilité délicate. Un homme qui s’interroge :
« Est-ce que tout va si mal est ce que rien ne va bien ? »
Prend-il conscience que son quotidien ne vaut pas mieux que le monde, qu’il n’y a pas de refuge possible pour lui alors que la vénusienne a gagné la guerre contre Mars en personne ? Cette sublime interrogation dépeint avec exactitude l’impasse de la modernité dans laquelle l’humanité décadente est coincée, dans une voiture sans frein et sans marche arrière, et qui n’a pas encore réalisé que le mur tout au bout de l’impasse n’était pas la promesse d’un avenir meilleur… Les paradoxes ne sont pas des effets spéciaux. Les effets spécieux ne sont pas des paradoxes, mais des mensonges.
« Crois-tu qu’il va neiger me demande t elle soudain ? »
L’odieuse vient mettre les tripes à l’air de ce moment de poésie écologique de l’homme. La femme s’en fout du politiquement correct. Elle est l’avenir de l’homme, le progrès sur Terre. La mère nature est sur le point de parler.
« Me feras tu un bébé pour Noël ? »
Le moment était idéal pour attaquer, perdu que l’homme était dans son moment de pur lyrisme intérieur et de communion avec la nature. Upercut au menton ! La tactique était imparable : feinte superflue doublée d’une attaque foudroyante dans le boulevard ouvert sans garde d’un adversaire sous le joug de ses bonnes intentions. Pas de riposte possible. Knock down, en équilibre précaire au bord du knock out. La femme moderne est toujours la femme ancestrale, originelle, l’Eve des débuts. L’égoïste veut se faire engrosser et chier son chiard pour Noël ! La belle lettre au Père Noël ! La pauvre petite innocente, la gentille et jolie vierge. Elle veut ce fils qu’elle élèvera pour qu’il perpétue le mensonge d’un avenir radieux. Le fils est cet avenir qui se montre à voir en riant au regard de son père qu’il sadiquement crevé. Le présent est aveugle et l’homme est pris au piège du quotidien, la bouche sous la bottine. Le refrain repart déjà. C’est le tourbillon, la promesse d’une torture sans fin. Par compassion, le cœur tendre et justicier en vient aussitôt à entonner le refrain de cet autre tube d’exception de Stephan Eicher où l’artiste a pour l’éternité associé à un air définitif, d'une efficacité forcenée, une simple expression du quotidien : Combien de temps ?(Si quelqu'un a compris cette chanson, qu'il nous fasse parvenir sa traduction)


STEPHAN EICHER "COMBIEN DE TEMPS" (VERSION LIVE)
envoyé par Stephan-Eicher. - Regardez la dernière sélection musicale.


La boucle est bouclée. Stephan Eicher est bien plus qu’un poète. Il faut le chérir et le vénérer. Car plus que de consoler l’homme de sa séquestration au sein du couple moderne, il est une chandelle qui chante l’avènement de l’homme de l’après la nuit de l’homme moderne : la femme.

15 février 2011

Jacob l'antisémite

Un vieil érudit de mes amis, fort versé dans la mythologie juive, me faisait remarquer tantôt que le sieur Jacob, dernier avatar connu du MAL sur terre, porte le nom d'un super patriarche qui se battit naguère contre un divin volatile, ce qui lui valut l'honneur, un peu à la façon des catcheurs du Mexique, de changer de nom pour s'appeler Israël.
Rien que ça.
Alors au CGB, nous exigeons que Christian Jacob, néo-antisémite notoire, prouve sa bonne foi en nous faisant parvenir un certificat de non circoncision en bonne et due forme parce que... hein, zut et flûte, ils sont déjà partout (comme disait P.Val), manquerait plus qu'ils prennent aussi la place des honnêtes antisémites de souche!



11 février 2011

Petits meurtres entre amis

_Alliot-Marie devrait démissionner !

_Ouais ?

_Ouais. Ca va un moment la collusion entre le pouvoir français et les dictateurs arabes. En plus sa défense est ridicule, chaque fois qu'elle l'ouvre, elle s'enfonce un peu plus. Dire que quinze jours avant on leur vendait encore du matériel de maintien de l'ordre.

_Pas faux. Tiens j'ai vu qu'ils avaient décidé de donner le nom d'une rue ou d'une place à Paris en mémoire du jeune gars qui s'est immolé par le feu. C'est quand même gonflé de la part de Delanoë, qui nous vantait il y a pas si longtemps encore les délices de sa Tunisie natale. Pourquoi vous faites pas un papier sur sa gueule dans ton journal ?

_Tu sais, on peut pas traiter de tous les cas.De toutes façons, la Tunisie, ils ont arrosé autant à droite qu'à gauche, ça c'est clair. Visiblement c'est un sport national chez nos politiques de passer leur vacances dans les palais des gros fachos.

_Ouais. J'en conclus que du coup vous avez abandonné l'idée de partir en vacances au Caire dans 15 jours, toi et ta femme ?

_Ouais, obligé ! C'est trop chaud en ce moment. C'est une grosse déception pour le petit qui est en plein trip sur l'archéologie égyptienne, mais je préfère pas prendre de risques.

_C'est certain. Du coup vous partez pas ?

_Si, on va essayer de se demmerder, Cathy a vraiment besoin de faire un break, l'année a été dure au boulot.

_Ouais ça lui fera du bien. Et t'envisages quoi comme destination ?

_J'sais pas trop, enfin on va éviter les pays arabes c'est clair. Mais on a besoin de soleil, là, histoire de recharger les batteries. Faut que je regarde niveau budget, mais j'ai super envie d'aller à Cuba.

_Ah....

Là où passe Attali, le tabac ne repousse pas


Attali : «Il faut interdire la consommation de tabac»
envoyé par bergheim. - L'info video en direct.


Jacques l'euthanazie... ce n'est pas le tabac le problème, mais les industriels qui injectent toutes leurs dégueulasseries addictives dans nos cibiches.

Zemmour entarté

10 février 2011

L'humanisme est dans la rue (planquez vos filles!)




Suite à une erreur de manipulation, ajout ici du texte de Lé(s)tat.
Le non lieu de la justice française



La « fronde » est finie. Les syndicats de magistrat ont appelé hier à reprendre normalement les audiences, « par souci du justiciable », justiciable qui peut donc recommencer à se faire du souci... Les magistrats sont sortis « blanchis » des enquêtes internes menées par l’Inspection générale des services dans le cadre de l’affaire Tony Meilhon, mais Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la magistrature menace déjà : « Le mouvement continue sous d'autres formes », arguant notamment d’une « solidarité » avec les services pénitentiaires fortement mis en cause en l’espèce (propos recueillis par Le Parisien). Les magistrats n’ont pas fauté. Les rapports ont juste révélé toute une série de « carences manifestes » dans le suivi de Tony Meilhon, concédait, mardi 15 février dernier, le garde des Sceaux Michel Mercier, « carences » qu’il faudra manifestement se décider à qualifier de systémiques… C’est la faute à personne. Il faudra faire avec. Les magistrats sont relaxés, excusés pour cause d’irresponsabilité absolue : ils n’ont pas les moyens de faire leur travail. L’armée mexicaine de la justice française est irréprochable et par-delà même ce non lieu, la justice française se pose une nouvelle fois en entité incritiquable : elle n’a juste pas les moyens de fonctionner. Le débat a trouvé sa porte d’entrée sur la scène médiatique. Aucune effraction constatée, mais comme des taches de propre aux murs, voyez l’tableau ? Il n’y a décidément plus rien d’anormal à s’asseoir sur les assises au pays des droits de l’homme...



A quand une opération de la cornée ?


Il ne s’agit pas de condamner les magistrats pour le meurtre de Laetitia Perrais (qui arrive juste derrière Laetitia Casta en propositions de surf, quand on google ce prénom). Le meurtre, l’assassinat, sont une affaire de causalité adéquate et pas d’équivalence des conditions. Il ne s’agit pas de stigmatiser toute une profession dans son ensemble, sans lui accorder qu’elle est effectivement débordée au quotidien. Manque d’hommes, manque de moyens, la justice semble avancer au jugé. Et l’esquif juridique français de brinquebaler à chaque écueil affleurant dans les colonnes des faits divers. L’Unité Police SGP-FO dénonçait d’ailleurs dans un communiqué commun avec FO-magistrats et FO-Justice « Cette mise en accusation systématique, cette mode qui consiste à rechercher à l'occasion d'événements médiatisés, pour satisfaire l'opinion publique, la responsabilité des serviteurs de l'Etat. » Les magistrats et les policiers ne seraient que des boucs émissaires. Le réel part-il tout entier à la renverse ?
Il ne s’agit pas non plus de relayer un discours purement populiste, pas mieux connecté au réel qu’un jugement emportant blanchiment de toute la corporation juridique. Car qui est dupe de la stratégie de gonflement pectoral de Nicolas Sarkozy, ce Président qui s’est bâti sur la lutte sécuritaire, reprenant à son compte le flicage intégral de la société, la surveillance de masse (objectif qui, à sa décharge, semble lié à la progression de toute société progressiste), tout en réduisant les moyens de lutter contre l’insécurité réelle (baisse significative des effectifs de police, stratégie de la coupe sombre des budgets des collectivités territoriales, politique inexistante en matière pénitentiaire, problème dans la hiérarchisation des infractions, le citoyen lambda jurerait que tous les flics de France le traquent pour le serrer au moindre stationnement en double file). « Cela fait des années qu'on dit qu'on n'a pas les moyens de fonctionner normalement, cela ne date pas de Nicolas Sarkozy, témoignait le juge antiterroriste Marc Trévidic, lundi 7 février dernier. Mais la différence, c'est que maintenant, en plus, c'est de notre faute. (…) On vote plein de lois pour satisfaire les citoyens qui réclament de plus en plus de sécurité, et dès qu'on a voté une loi, on se moque complètement de son application », le magistrat regrettant par là même une absence de « politique à long terme » (propos recueillis par Libération). Que de « l'affichage », que du « pipeau » la politique de Sarko ? Nous n’avons évidemment pas attendu Marc Trévidic pour entendre la stridente mélodie de cette nouvelle incarnation du joueur de flûte d’Hamelin…

« Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c'est la règle. » Le feu aux poudres dans cette mise en accusation des présumés complices des présumés coupables, violant manifestement le principe de la présomption d’innocence. Coupez ! Derrière la polémique, le vrai débat, en poussières, a été balayé sous le tapis. Coupure, coupons : « Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable,(…) c'est une faute. »…


"Ne me jugez pas mal !"


Il s’agit donc de s’interroger sur l’éthique d’une corporation qui se dédouane de toute faute avec outrance, drapée dans sa dignité de robe noire à collerette, tandis qu’elle sait pertinemment participer à un système qui promeut la remise en liberté d’individus objectivement dangereux de par leur parcours, multirécidivistes en pleine escalade, en poussant la perversité jusqu’à accompagner ses décisions de mesures conditionnelles (elles portent bien leur nom), de contrôle, de probation, gadgétisées par leur inconsistance sur le terrain. Les magistrats ne sont pas coupables ? Certes, mais parce qu’ils ne sont pas ignorants des « carences manifestes » de leur système, ils sont responsables de participer à la mascarade, d’autant qu’ils ne se mobilisent qu’en cas de coup de griffe du pouvoir exécutif à l’impératif de séparation des pouvoirs. De plus, les magistrats sont bien les complices dans l’esprit des errements de cette justice qui s’obstine à rechercher l’homme dans le monstre. Emportée par cette ambition de perfection humaniste, qui garde nos juges de toute espèce de sentiment de culpabilité, elle s’en est gargarisée au point de dorénavant faire primer le bourreau sur la victime. Oui, la monstruosité peut s’expliquer, se comprendre. Mais est-ce une raison suffisante pour remettre en circulation les renards au plus vite dans le circuit du poulailler ? « Les magistrats ne sont pas des Madame Irma » pouvait-on lire sur une banderole de grévistes en robes ? Mais ce sont tous les violeurs et tueurs en série passés par les expertises psychiatriques et les prétoires qui se marrent !


Une justice qui s'assume comme elle est


Cette « fronde » s’est déroulée sur le dos d’une victime, Laetitia, 18 ans, dont on n’a retrouvé qu’une moitié de corps au fond d’un lac. En matière de dignité et de pudeur, de retenue, on aura connu mieux. Mais sur la scène médiatique, les « frondeurs » ne sont pas des fraudeurs de l’indignation. Les magistrats ne sont-ils pas les gardiens du Temple pyramidal, les derniers héros de la séparation des pouvoirs, en même temps que l’un des piliers de l’édifice démocratique, probablement le plus porteur, et le point de jonction, de rupture, entre le sommet de la société et sa base ? « Quand j'ai passé le concours de l'ENM, j'étais juste motivé par l'idée de faire un métier dont l'activité se situe au centre de la société » déclarait en gage de profession de foi, Adrien, 27 ans, magistrat en stage, à un journaliste de Rue 89. Par définition pour les médias et jusque dans l’inconscient collectif, les juges sont des justiciers et ils sont au-dessus du lot. Mais en parlant de « fronde », l’élite fait allégeance à l’élite. L’élite parle à l’élite, et l’élite sait que c’est l’élite qui lui parle. Il y a comme des grèves aristocratiques en France, qu’il s’agit de ne surtout pas mettre sous l’étouffoir, de ne pas critiquer, par crainte, par crainte que tout finisse peut-être par s’écrouler. Certains journalistes ont poussé si fort leur « couverture », qu’ils en ont déféqué du portrait de magistrat façon nature morte.
Le pilier juridique est le fer de lance de la société du Progrès, son plus beau rejeton. Sa plus absolue autojustification. Il n’est pas anormal alors de ne trouver que des « carences manifestes » à pointer du doigt après enquête. Ces « carences manifestes » qui offrent à penser qu’une solution est toujours envisageable à l’avenir et qu’une fois ces problèmes réglés, le système sera alors décidément parfait. D’ailleurs Michel Mercier évoquait mardi 15 février « un triplement du budget consacré en 2011 à la réserve judiciaire et pénitentiaire ». Quoi qu’il se passe et quoi qu’il arrive, nous serions toujours en Progrès dans notre poursuite du futur forcément évolutionniste…


Tendre l'autre joue


Etant donné les états de service de Tony Meilhon, il est inacceptable d’en rester à ces rapports qui ne pointent que des erreurs et des manques de moyens, et à cette absence totale de volonté de se remettre en question émanant des cadres de notre système psychojuridique. Le terme de cette « fronde » équivaudrait si elle en restait là, et nous en sommes persuadés, à une acceptation teintée de fatalisme des quelques imperfections systémiques du 3ème pouvoir, finalement anecdotiques, et à un adoubement inconditionnel et irréversible d’un pouvoir juridique inefficace. Ce pessimisme n’a rien d’irrationnel. Il est lucide, directement connecté à la morale judéo-chrétienne, qui place le martyr, la super victime, au pinacle. La justice met l’amendement, la rédemption, avant les bœufs, en attente qu’ils sont d’être saignés lors du jogging dominical, au premier coin de bois venu. Si la justice a été totalement déconnectée de la pure vengeance, dont nous savons qu’elle était appliquée de manière spectaculaire sous l’Ancien Régime et jusqu’au XIXème siècle, date d’émergence du questionnement philosophique sur la folie criminelle, si elle a été déconnectée de la peine de mort (dernière exécution publique en 1939 ; dernière exécution tout court en 1977), elle ne doit pas oublier sa mission originelle : punir, réprimer… châtier. La rédemption devient un objectif totalement irréel, impensable et menant tout droit à l’irresponsabilité généralisée, sans répression, d’autant plus si nos juges admettent que le dû n’est plus dû, du fait d’une simple absence de moyens. Car les juges se font alors les premiers rôles de la vaste farce, de ce vaudeville juridique finalement prétentieux et pas si impressionnant que ça. La justice a perdu son fard et son faste ; on va assister à une audience comme on va voir une pièce de théâtre sur les Grands boulevards. La répression a sûrement un coût. Ce coût est sans commune mesure avec le prix de l’impunité.


Un marteau pour des coups de théâtre


Ces « carences manifestes » sont un euphémisme bien commode qui permet de botter en touche la faute toujours introuvable du magistrat. Remember Outreau, exception toute relative du juge Burgaud, sacrifié en place publique tel le supplicié d’un roi de droit divin et dont la décision sanctionnant son incurie persécutrice de petit inquisiteur en mal d’ambition, se sera soldée par une mutation/promotion. Remember Guillaume Seznec, condamné sans preuves pour meurtre, pour toujours mis au ban de la société par une justice qui ménage ses réhabilitations et ses procès en révision, proclamant de fait et à perpète le principe de son infaillibilité. Elle écrira peut être un jour en lettres de sang : l’ADN m’a tuer. On en doute…
Les gardiens de la faute seraient au-dessus de tout soupçon, au-delà de la nature humaine, ne commettant jamais de faute ? Pourtant 62 % des Français sont favorables à des sanctions envers les juges en cas de faute ayant entraîné une erreur judiciaire. Car le peuple veut des juges responsables. Une juste réciprocité quand eux ne s’embarrassent jamais de vous toiser de haut, de vous faire la morale et de vous allumer si par malheur, le pied venait à vous glisser dans l’infraction anecdotique du quotidien. Ce sondage paru mardi 15 février dans le Figaro vient apparemment contredire celui publié dans 20 minutes, en plein cœur du psychodrame, qui révélait que 65% des Français soutenaient les juges contre les menaces de sanctions dans l'affaire de Pornic. Derrière ces deux questions, ces deux réponses, un désaveu cinglant pour faux et usage de faux de Nicolas Sarkozy dans sa lutte contre l’insécurité, en même temps qu’un appel du pied directement émis dans les tibias des magistrats propre à les rappeler à une échelle de valeurs qui soit digne de ce nom.

Quelle est cette déontologie qui pleure sans le moindre scrupule sur elle même et ses bonnes intentions criminogènes, foulant au pied les victimes expiatoires sacrifiées sur l'autel du Progrès ? Il est grand temps pour le peuple de se pourvoir en castration contre ces bouches montesquieuses devenues muettes de tant de possibilités légales de se montrer si loquaces.

Maurice in Wonderland

Un méta-conte de fée pour toute la famille



Synopsis :
Maurice est un jeune écrivain français bourré de talent mais à la santé mentale précaire. Soucieux de préserver son poulain, son éditeur l'envoie vivre au Québec, loin de Paris et de ses tourments (les islamistes, l'alcool, David K.). Là, au milieu des grands espaces, profitant de l'air vivifiant du grand Nord, Maurice reprend goût à la vie et peut s'adonner à loisir à son passe-temps favori : la cueillette et la consommation de champignons. Un jour de récolte particulièrement abondante, Momo tombe sur un psylocibe magique...

8 février 2011

On n'arrête pas le progrès

La mairie de Paris rend hommage au héros de la résistance Tunisienne

Un lieu parisien portera le nom du jeune Bouazizi. Et non, ça ne sera pas un bar gay!(ni une rôtisserie)
Exemple de projet refusé

L’effet Nespresso

On entend souvent dire que le monde moderne ne propose plus d’aventure, que tout a été découvert, qu’il ne subsiste plus grand-chose capable de procurer un frisson… Alors voilà : le week-end prochain, faites une expérience extrême : rendez-vous dans la boutique la plus proche et plongez dans l'univers Nespresso.




Heureux détenteur d’une machine Nespresso qu’on m’a offerte il y a deux ans, j’en étais pleinement satisfait jusqu’au jour où, la réserve de capsules épuisée, j’ai dû me rendre en magasin pour la renouveler. Avant d’y mettre les pieds, je pensais qu’une boutique Nespresso était un endroit où on achetait du café. En réalité, la « boutique » n’est pas faite pour ça. Impossible d’empoigner un paquet et de payer en caisse. Tout ce qui peut s’acheter a été mis hors de portée. En termes d’agencement, Nespresso n’est pas une boutique mais un hall de banque d’affaires. Vigiles à l’entrée. Matériaux nobles et éclairage étudié. Produits exposés sous verre. On ne vous laisse pas toucher au café sans passer par un conseiller. C’est que jusqu’à présent, nous buvions notre café sans réaliser qu’il s’agit d’un produit raffiné qui exige l’éducation du goût. Alors Nespresso a concocté un parcours client.


D’abord on choisit sa file d’attente. Les conseillers, au fond derrière un comptoir luxueux, gardent les berlingots de café. On fait la queue. A la musique d’ambiance se mêle un doux brouhaha de cocktail. Comme vous soufflez, une hôtesse vous porte à déguster un café de la nouvelle collection édition limitée sur un plateau. Il convient de plonger langoureusement son nez dans le gobelet et de le retirer avec une mine pensive, jusqu’à ce que son tour arrive. C’est à vous. L’expert conseiller vous accueille en tailleur et gants blancs. On ne parle pas « café » tout de suite. Il s’agit avant tout de vous connaître afin de vous apporter un conseil personnalisé. Votre nom. Votre prénom. Votre numéro de membre (oui, parce que vous êtes « membre »). Le nom de votre modèle de machine et sa couleur. Vous ne savez pas ? Vos coordonnées. Souhaitez-vous profiter de privilèges ? A présent, il est temps de comprendre quel genre de buveur de café vous êtes. Les arômes sur lesquels vous êtes porté. Si vous aimez les touches plus ou moins corsées de la collection spéciale. Voulez-vous qu’on vous les fasse déguster, voulez-vous…HéHOOOO ! JE VEUX SIMPLEMENT QUE VOUS ME PASSIEZ LA BOITE DE CAFE DERRIERE VOUS ESPECE DE MALADE !

Non mais ça va oui ? Cinq minutes que vous êtes pris en charge et vous n’avez toujours pas vu la couleur d’un paquet de café ! J’imagine qu’il se trouve des amateurs pour apprécier ce simulacre d’esprit VIP, admirer la « salle du coffre », prendre le temps de savourer les « touches » et les « arômes » et se demander en son âme et conscience si l’on est plutôt Dulsao de Brazil ou Volluto di Roma... Mais que fait-on des autres ? Ceux qui sont juste venus acheter du café ? Qui ne veulent pas profiter de « privilèges ». Qui ne connaissent d'arômes que : avec ou sans sucre ?

Je veux croire que nous sommes une majorité dans ce cas : à sortir de là en courant pour retrouver l’air frais. A ne plus y refoutre les pieds. Une majorité à suffoquer dans ces endroits propres et sinistres, où toute trace d’humanité a disparu à force d’avoir mis « l’écoute et le dialogue au cœur de la démarche ». Une majorité à être effarés par ce conseiller qui assène ses questions comme un robot, et par cette machinerie infernale qui nous entraîne d’un innocent achat de café à un « club » avec des « privilèges » et un « numéro »… Mécanique infernale qui peu après ma visite, m’envoyait par e-mail une enquête. Première question : êtes-vous l’un des décisionnaires en matière d’achat de capsules de café ? « Décisionnaire en matière d’achat de capsules de café » : pensez-vous qu’un humain parlerait comme ça ?

Je veux croire que nous sommes une majorité, mais le succès de Nespresso laisse plutôt penser que le concept peut faire des émules, se généraliser à d’autres produits et façons de commercialiser. Cette tendance de raffiner le produit à l’excès, d’inventer, sur le modèle du vin et de l’œnologie, un cérémonial, un « bon goût », une expertise, des choses à savoir et des gens qui savent - des connaisseurs… Attacher une qualité et une culture à des choses qu’on consommait jusqu’alors sans y prêter attention, comme le café, le chocolat, la bière... Car désormais il y a une « culture de la bière », des « bières du monde », un goût pour la bière - pour les bières devra-t-on bientôt dire… Un goût qui nécessite d’être éduqué, sans quoi on passerait à côté de quelque chose, n’est-ce pas.

Alors que ces messieurs du marketing se le disent : nous sommes nombreux, nous sommes dangereux ; les fourrés, les maquis, sont plein de ces gens, clandestins, déserteurs, qui fuient toutes vos initiatives, qui sont prêts à boire du café trop fort, trop mou, trop sucré, du café de merde, du café simple, du moment que vous leur fichez la paix. Prêts à payer cher pour être tranquilles et qu'on ne leur adresse aucune démarche de qualité de service ou de satisfaction client. Merci pour eux.